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Texty: Jean Guidoni. Putains.... Les Fantômes De Marseille.


Au bord du quai le beton des facades aux yeux vides
Et la mairie jouant la fiere avec ses cariatides
Font ce qu'ils peuvent pour masquer la nostalgie tenace
Du vieux quartier dont les gens « bien » ne parlaient qu'a voix basse

Un quartier reserve !
Y avait de quoi rever !

Elles laissaient voir
Assises, rieuses le long des trottoirs
Rien qu'en entrebaillant leur peignoir
Des globes roses et des triangles noirs
Les jeunes garces et les vieilles houries
Rue de la Reynarde, rue Boutterie ou rue Lanternerie

Qui etiez-vous
Regina et Mireille,
Manon et Marilou
Aux levres trop vermeilles ?

Ou etes-vous
O veneneuses vermeilles,
Quel trottoir faites-vous
Sous quels obscurs soleils ?

Vous qui passez, trop presses, vers l'ancienne Cythere
Entendez-vous, l'on dirait que l'on crie sous la terre
Un tumulte a lezarder vos admirables HLM
Les cris des femmes qu'on a meurtries et tuees a coups d'« Je t'aime ! »

Cris des femmes damnees
Au ghetto condamnees

On les parquait
Tout comme du betail on les marquait
Au rasoir, a la flamme d'un briquet
Et parfois on trouvait sur le quai
Le corps froid de celle qu'avait trop ri
Rue de Bourgogne, rue des Tamaris, ou rue Coutellerie

Quand je serai quelque chose au Conseil
Je lui demanderai qu'il dresse au grand soleil
Une pierre nue pour qu'a son ombre veillent
Les putains inconnues, fantomes du vieux Marseille
Fantomes du vieux Marseille

(Merci a Adrien' pour cettes paroles)